9.10.05

Maroc: un camp de clandestins a disparu

Mise à jour le dimanche 9 octobre 2005 à 21 h 52

.Médecins sans frontières (MSF) a signalé dimanche la disparition de réfugiés d'Afrique subsaharienne rassemblés dans un camp par les autorités marocaines après leur expulsion des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla.
Vendredi, l'organisation a signalé qu'environ 1000 clandestins, dont des blessés, des femmes enceintes et des enfants, avaient été abandonnés sans eau ni nourriture dans le désert marocain, près de la frontière algérienne.
Le lendemain, MSF a indiqué que ces réfugiés avaient été rassemblés dans un camp à Bouarfa, à 500 km au sud-est de Rabat. Les autorités marocaines ont alors fait savoir qu'elles négociaient leur rapatriement avec leurs pays d'origine.
Dimanche, l'ONG a annoncé que les clandestins avaient été séparés en trois groupes, le premier formé de Sénégalais, le second de Maliens et le troisième de toutes les autres nationalités. Or, ce dernier groupe aurait disparu dans la nuit.
Un porte-parole de MSF, Carlos Ugarte, a précisé qu'il y avait des traces de bagarre sur le site. « Nous avons entendu dire que les autorités marocaines les ont emmenés vers le sud-ouest [...] C'est le désert », a-t-il ajouté.
Les enclaves espagnoles de Ceuta et Mellila, sur la côte méditerranéenne du Maroc, ont récemment été prises d'assaut par des Africains d'origine subsaharienne qui tentaient de gagner de force ces avant-postes de l'Europe. Certains réfugiés ont été blessés par les gardes de sécurité de ces enclaves.
Ces incidents surviennent au moment où le Maroc tente de faire face à son passé en ce qui a trait aux droits humains. Samedi, l'Instance Équité et Réconciliation, mise sur pied par le gouvernement, a en effet dévoilé l'existence de fosses communes contenant les corps de 50 prisonniers politiques tués dans les années 70 et 80 alors qu'ils étaient détenus dans des centres de détention secrets.

L'Algérie intensifie sa lutte contre les clandestins

Au même moment, les services de sécurité de la ville d'Oran, en Algérie, ont mis en place une commission de lutte contre l'immigration clandestine.
Depuis le début de l'année 2005, Oran a recensé 304 immigrés clandestins, en majorité originaires du Mali, du Maroc, du Bénin et de la Guinée. En 2004, 224 immigrants clandestins ont été arrêtés par les services de sécurité d'Oran et refoulés vers leur pays d'origine.
Oran est la deuxième ville d'Algérie, près de la frontière avec le Maroc.

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