24.11.05

Une fondation pour resserrer les liens entre la France et Israël

Diplomatie Français et Israéliens veulent faciliter la connaissance mutuelle pour surmonter le mur de méfiance.

Pierre Prier
[Le Figaro, 24 novembre 2005]

LE RÉCHAUFFEMENT se poursuit entre la France et Israël. Le ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, et la directrice Europe des Affaires étrangères israéliennes, Osnat Bar-Yossef, doivent donner aujourd'hui à Paris le coup d'envoi de la Fondation France-Israël, qui devrait commencer ses activités au printemps 2006.
Organisme de droit privé français, la fondation aura son siège à Paris et recevra, entre autres, des fonds des deux États. Née d'une décision prise en 2002 lors de la visite en Israël de Dominique de Villepin, alors chef de la diplomatie française, le nouvel organisme devrait poursuivre l'amélioration des relations entre les deux pays, qui avaient atteint à l'époque du voyage de Villepin une température glaciale. La Fondation France-Israël devrait s'occuper d'échanges culturels ou universitaires, mais surtout, insiste-t-on des deux côtés, «travailler à redresser la mauvaise image mutuelle» qu'entretiennent les sociétés des deux pays, et à faire disparaître «les stéréotypes». Israël n'a pas oublié les déclarations du général de Gaulle au moment de la guerre des Six Jours en 1967, sur le «peuple d'élite, dominateur et sûr de lui».

La voie ouverte à l'amitié

Les dirigeants des deux États ont rarement résisté à la tentation de manier les «stéréotypes» pour servir leur politique étrangère. En janvier 2002, à la suite d'une série d'attaques contre des institutions juives lancées dans les banlieues par des Beurs s'identifiant à la cause palestinienne, le gouvernement israélien avait accusé la France d'être «le pire pays pour l'antisémitisme».
Ces accusations, que Paris jugeait officieusement liées à la politique française de soutien à Yasser Arafat, avaient culminé en juillet 2004. Ariel Sharon lui-même avait appelé les Juifs de France à immigrer «d'urgence» en Israël, pour échapper à «l'antisémitisme déchaîné» supposé ravager la France. Mais un an plus tard, Ariel Sharon est venu en visite officielle à Paris, où il a rendu un hommage appuyé à Jacques Chirac «pour sa lutte très ferme contre l'antisémitisme». Arafat disparu, et son successeur Mahmoud Abbas s'en remettant à Washington pour la reprise du processus de paix, la voie est aujourd'hui ouverte à l'amitié entre Français et Israéliens.

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