14.12.05

Affaire Hariri : la France veut appronfondir l'enquête

avec AFP
[Le Figaro, 14 décembre 2005]

La France a fait circuler mardi soir au Conseil de sécurité un projet de résolution prorogeant pour six mois le mandat de la commission d'enquête sur l'assassinat de Rafic Hariri et élargissant ses compétences pour y inclure d'autres assassinats commis récemment au Liban.
Le texte prévoit la prorogation jusqu'au 15 juin 2006 du mandat de la commission dirigée par le magistrat allemand Detlev Mehlis, qui expire jeudi, suite à une demande en ce sens du gouvernement libanais. Il laisse la possibilité au Conseil de le proroger de nouveau après cette date.
Il prévoit "d'élargir le mandat de la commission pour lui permettre d'enquêter également sur les attaques terroristes perpétrées au Liban depuis le 1er octobre 2004, à la discrétion de la commission".
Le gouvernement libanais a demandé un élargissement du champ de compétence de la commission pour englober une série d'assassinats commis au Liban depuis quelques mois contre des personnalités politiques ou des journalistes anti-syriens. Le dernier de ces attentats a coûté la vie lundi au député et journaliste Gebrane Tuéni.
Le projet de résolution "prend note" de la demande du gouvernement libanais de création d'un tribunal international pour juger les personnes accusées du meurtre de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri mais ne se prononce pas sur cette requête. Il charge le secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, d'aider Beyrouth à "définir la nature et le champ de l'aide internationale nécessaire en la matière".
Par ailleurs, le texte note avec "une profonde préoccupation" les conclusions du second rapport Mehlis, publié lundi, confirmant "l'implication de responsables syriens et libanais de haut rang" dans l'assassinat d'Hariri. Il relève aussi l'affirmation de la commission selon laquelle "il est peu probable qu'un crime de cette ampleur ait pu être commis à l'insu des services de sécurité libanais et de leurs homologues syriens".
Le projet exprime la "profonde préoccupation" du Conseil devant l'affirmation du rapport de la commission selon laquelle "le gouvernement syrien ne lui a pas apporté la coopération entière et inconditionnelle exigée dans la résolution 1636". Cette résolution comportait une menace discrète de sanctions au cas où Damas ne coopérerait pas. Le texte réitère l'obligation pour la Syrie de coopérer pleinement à la suite de l'enquête et demande à la commission de faire rapport au Conseil tous les deux mois sur les progrès des investigations, y compris sur le degré de coopération syrienne.

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