8.12.05

Les Européens "rassurés" par les propos de Condoleezza Rice sur les vols secrets de la CIA en Europe

LEMONDE.FR | 08.12.05 | 13h07 • Mis à jour le 08.12.05 | 13h20

Les ministres des affaires étrangères européens, réunis jeudi 8 décembre à Bruxelles pour une réunion de l'OTAN consacrée à l'Afghanistan, se sont déclarés "satisfaits" des explications fournies par la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, dans l'affaire des vols secrets de la CIA en Europe. Même si Mme Rice, aux dires de plusieurs ministres, n'a pas vraiment fourni d'informations neuves, elle n'en a pas moins donné des précisions à ses homologues.
"Les ministres européens ont fait part de leurs préoccupations sur le fait qu'il ne fallait pas dévier dans l'interprétation de la loi internationale", a déclaré, jeudi 8 décembre, le ministre des affaires étrangères allemand, Frank-Walter Steinmeier, en soulignant que Mme Rice avait donné des assurances à cet égard.

DÎNER "TRANSATLANTIQUE"

De son côté, le ministre des affaires étrangères néerlandais, Bernard Bot, s'est déclaré "très satisfait", en arrivant, jeudi, au siège de l'OTAN. M. Bot avait pourtant critiqué, mardi 6 décembre, les propos tenus jusqu'alors par Mme Rice et avait prédit des "discussions ardues" avec son homologue américaine.
Mercredi 7 décembre, lors d'un dîner "transatlantique" informel qui a rassemblé les ministres de l'OTAN et de l'Union européenne à Bruxelles, M. Steinmeier a évoqué des discussions "ouvertes". Un responsable américain les a jugées "constructives", précisant que Mme Rice a elle-même soulevé la question en début de repas.
Le chef de la diplomatie belge, Karel De Gucht, a indiqué que Mme Rice a fourni des précisions sur les vols secrets de la CIA, tout en soulignant qu'il n'y avait pas eu véritablement "de choses neuves" dites pendant la réunion. Selon M. De Gucht, la secrétaire d'Etat américaine a notamment assuré à ses homologues que les Etats-Unis avaient observé trois principes : le respect du droit international, la souveraineté des Etats concernés et la non-autorisation de la torture des terroristes islamistes présumés.

UNE VOLONTÉ DE TOURNER LA PAGE ?

Ces déclarations interviennent alors que l'émotion suscitée par la possibilité que les services secrets américains aient utilisé des aéroports européens pour transférer des islamistes vers des pays tiers en vue de les interroger, voire les torturer, reste vive en Europe. La polémique porte aussi sur l'existence éventuelle de prisons secrètes en Europe.
Les discussions, jeudi 8 décembre, ont démarré par un petit-déjeuner de travail consacré au Moyen-Orient élargi, une région à laquelle l'OTAN porte un intérêt croissant. Mais aucun ministre n'a soulevé à nouveau la polémique à propos de la CIA, ont indiqué des responsables de l'OTAN et américains, semblant attester d'une volonté commune de tourner la page.
Lors de cette réunion de l'OTAN, les ministres devaient entériner l'envoi de plusieurs milliers de soldats supplémentaires l'année prochaine en Afghanistan, dans le cadre de l'extension dans le sud du pays de la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF). L'OTAN, qui commande l'ISAF (11 000 hommes) depuis août 2003, s'est étendue progressivement de Kaboul au nord et à l'ouest de l'Afghanistan et prévoit à terme d'être présente dans tout le pays, au fur et à mesure que les Américains y réduisent leur présence.

Avec AFP

Aucun commentaire: