15.12.05

Les groupes antiguerre américains surveillés, admet le Pentagone

AFP 15.12.05 | 03h12

WASHINGTON, 14 déc 2005 (AFP) - Le Pentagone a admis mercredi utiliser des informations sur des mouvements américains antiguerre recueillies par les forces de l'ordre américaines, afin de protéger ses installations. Le département de la Défense n'a toutefois pas voulu dire si les services du renseignement militaire surveillaient eux aussi ces groupes d'opposants. "Le département de la Défense a légitimement intérêt à protéger ses installations et son personnel, et dans la mesure où il utilise des informations collectées par les services officiels, il s'agit là d'activités justifiées" pour l'armée des Etats-Unis, a déclaré un porte-parole du Pentagone, Bryan Whitman, qui était interrogé sur des informations révélées par la chaîne de télévision NBC. Selon NBC, le Pentagone aurait créé une base secrète de données, répertoriant environ 1.500 incidents suspects, liés à plusieurs douzaines de manifestations organisées par des groupes antiguerre. L'un des exemples cités par la chaîne concerne une réunion d'un groupuscule radical en Floride (sud-est) pour préparer des manifestations contre les campagnes de recrutement de l'armée dans les écoles. NBC avait également fait état d'un document estampillé "secret", relevant une augmentation des communications internet entre des groupes d'opposants. Elle avait précisé aussi que la base de données du Pentagone contenait des informations sur les individus surveillés et même les véhicules qu'ils utilisent. Le sous-secrétaire à la Défense chargé du renseignement Stephen Cambone a passé en revue la base de données, en octobre et "il y avait des informations dans la base de données qui ne devaient pas être là", a admis le porte-parole du Pentagone. Il a précisé que la loi américaine et les directives du ministère de la Défense autorisaient l'armée à rassembler des informations sur les civils si les biens du département de la Défense, son personnel ou les intérêts de la sécurité nationale étaient menacés. Mais les rapports ainsi recueillis doivent être mis au rebut dans les 90 jours, à moins de donner lieu à des enquêtes et d'éventuelles poursuites. Or Stephen Cambone aurait constaté que certaines informations n'avaient pas été éliminées de la base de données dans les 90 jours, selon la même source.

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