11.1.06

Bernard Planche reste laconique sur ses 35 jours de captivité en Irak

LE MONDE | 10.01.06 | 14h49 • Mis à jour le 10.01.06 | 14h49
ORLÉANS CORRESPONDANT

Les interrogations sur les circonstances de sa libération, les raisons de son enlèvement et les conditions de sa détention n'ont pas été levées par Bernard Planche, à sa descente du Transall militaire qui l'a ramené sur le sol français, lundi 9 janvier, à la base aérienne 123 de Bricy (Loiret). Habillé d'une polaire, chaussé de baskets, l'ex-otage est sorti de l'avion à 21 h 30, portant un sac de voyage et un attaché-case. Il a embrassé sa fille et sa nièce, venues au-devant de lui, avant de saluer Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, et de retrouver sa compagne et son frère. S'avançant vers les journalistes, Bernard Planche, qui a été détenu pendant trente-cinq jours, a lu deux feuillets tirés de sa poche, parfois d'une voix tremblante, l'air visiblement las. "Bonjour à tous : je suis très heureux de revenir à la civilisation et de retrouver le sol français", a-t-il commencé. Il a indiqué ensuite qu'il ne serait pas "bavard" sur les conditions de son enlèvement et de sa captivité. "Je m'excuse de ne pouvoir répondre à des questions, en raison de mon état de faiblesse. Par contre, je me tiendrai à la disposition de la presse dès que possible", a-t-il ajouté.
Bernard Planche a multiplié les remerciements au président de la République, au ministre des affaires étrangères, aux services spécialisés du ministère de la défense, "qui se sont impliqués pour moi", ainsi qu'à la presse, sans oublier ses proches et sa famille dont il a souligné "le courage et l'action".
Arrivé trois quarts d'heure plus tôt sur la base aérienne, M. Douste-Blazy a expliqué laconiquement aux journalistes que "M. Bernard Planche a été retrouvé, samedi après-midi (7 janvier) à Bagdad et (que) les services de l'ambassade de France à Bagdad l'ont recueilli dimanche". "Les autorités françaises auront une fois de plus assuré leur mission d'aide et d'assistance aux Français qui sont en difficulté à l'étranger", a poursuivi le ministre. Profitant de la présence particulièrement fournie des journalistes, il a formulé une nouvelle mise en garde : "Je mesure l'importance de votre métier, la nécessité que vous avez d'informer au quotidien, mais je tiens à vous dire à quel point il est dangereux d'aller en Irak aujourd'hui", a-t-il déclaré.
Bernard Planche a quitté ensuite la base aérienne de Bricy. Il a rejoint le camp militaire de Cercottes (Loiret), distant seulement d'une quinzaine de kilomètres, où il a passé la nuit. C'est dans ce centre d'entraînement de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), situé dans la forêt d'Orléans, que Christian Chesnot et Georges Malbrunot, puis Florence Aubenas, eux aussi otages en Irak pendant une plus longue période, avaient été soumis à un "debriefing" — commencé en fait à Bagdad — et à des examens médicaux et psychologiques avant leur retour auprès de leur famille.

Régis Guyotat
Article paru dans l'édition du 11.01.06

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