11.1.06

Bernard Planche était en contact avec les services français

Les états de service de l'ex-otage expliqueraient la discrétion observée.
Jean Chichizola
[11 janvier 2006]

LA FATIGUE, évoquée lundi soir par Bernard Planche, n'explique pas son silence. Plusieurs sources officielles ont indiqué hier au Figaro que l'ingénieur, s'il n'est pas membre d'une des centrales de renseignement tricolores, aurait proposé son aide, et même rendu des services, sans plus de précisions, au cours de son séjour à Bagdad. Une aide toutefois qualifiée de «limitée et de faible valeur». «Dans ce genre de situation, les services font feu de tout bois. Le tout est de ne pas se faire «détroncher» », commente un spécialiste.
Présenté par un responsable des services secrets, cité par l'Agence France-Presse comme «un marginal, un baroudeur (et) une tête brûlée», Bernard Planche était donc bien en contact avec les «grandes oreilles» de la République. Un constat qui permet d'éclairer quelques zones d'ombre.
Les autorités françaises sont persuadées que l'enlèvement a été prémédité, à la différence de ceux des trois journalistes français. Les ravisseurs connaissaient donc les habitudes de leur victime, et peut-être la nature de ses activités. Le 28 décembre, un «Bataillon de la vigie pour l'Irak» menaçait de le tuer si «la France ne mettait pas fin à sa présence illégitime» alors que Paris n'a pas envoyé de troupes. Un expert estimait alors que ce message visait, comme l'exécution de plusieurs diplomates arabes, à empêcher tout ce qui pouvait concourir à une normalisation des relations diplomatiques. Connaissant les contacts de Bernard Planche, l'allusion à une «présence illégitime» pouvait aussi bien concerner l'action des services secrets.
Les états de service de Planche expliqueraient également la discrétion observée par les proches de l'otage et l'absence de mobilisation médiatique, à l'exclusion d'une intervention inédite sur la chaîne arabe al-Arabiya. Ils justifieraient aussi le retour discret et muet d'un homme qu'il était peut-être urgent de débriefer sur sa captivité et peut-être aussi sur son séjour en Irak.

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