16.6.07

La responsabilité de l'Occident

La situation à Gaza trouve son origine dans le refus des Occidentaux de reconnaitre la victoire du Hamas à des élections démocratiquement reconnues par eux. Aujourd'hui, le drapeau vert du mouvement intégriste flotte sur la Mountada, le palais présidentiel de Gaza. Le jeu de Mahmoud Abbas, président d'un Fatah corrompu, contre Ismaïl Haniyeh, Premier ministre à qui l'on a refusé les moyens de gouverner, a lamentablement échoué et conduit là où les organisateurs, Israël et les Etats-Unis en tête, de cette bronca ne voulait aller. La réédition du cordon sanitaire anti-Arafat a donné la victoire aux extrême, à l'issue d'une bataille dont les populations civiles seules ont fait les frais. Les dirigeants du Fatah se sont réfugiés en toute sécurité en Egypte, avec l'argent détourné.
L'espoir est aujourd'hui du côté du Hamas. Et les raisons de l'échec de l'Etat palestinien incombe au refus de laisser cet Etat se créer dans des conditions saines. L'Union européenne débloque aujourd'hui l'aide qu'elle refusait hier. Mais Abbas n'a plus les moyens de la distribuer. Déjà, l'on entend les médias israéliens siffler le débuts de la seconde manche de ce poker menteur. « L'Iran à cinq minutes d'Ashkelon » ; ce gros titre, qui fait référence à une grosse ville du sud d'Israël, qui se trouve à portée des roquettes tirées à partir de la bande de Gaza, s'étalait hier à la une de Yédiot Aharonot. Le quotidien le plus populaire d'Israël exprimait ainsi l'inquiétude suscitée par l'extension de l'influence de l'Iran, déjà omniprésent au sud du Liban avec la milice chiite du Hezbollah, fidèle allié de la République islamique. Comme le soulignait un commentateur de la télévision publique, Israël peut désormais être pris « entre deux feux », au nord et au sud, par Téhéran.
« Il est désormais évident que la bande de Gaza est devenue un poste de commandement de l'Iran contre nous », constate Tzahi Hanegbi, président de la commission de la défense et des affaires étrangères du Parlement. « L'Iran va pouvoir nous harceler et user notre résistance afin de mieux détourner l'attention de son programme nucléaire », ajoute ce proche d'Ehoud Olmert, le premier ministre.
Les responsables militaires israéliens affirment que le Hamas a reçu des dizaines de millions de dollars d'aide de Téhéran. Des centaines de membres de la branche militaire de l'organisation islamiste auraient également suivi ces derniers mois des entraînements dans des camps de l'armée iranienne. « Les méthodes utilisées sont une parfaite imitation de celles du Hezbollah », souligne un commentateur militaire. Un scénario sans doute exagéré pour le moment. Mais qui rappelle aux Israéliens les mauvais souvenirs de l'offensive lancée l'été dernier contre le Hezbollah au Liban, qui s'est soldée par un échec, dénoncé par le rapport d'une commission d'enquête.

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