18.9.07

"Pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu'ils disent"

Non,il ne s'agira pas de voler au secours d'une certaine dame, même si depuis son deuxième tour elle entend des voi(x)es au point de se prendre pour la Pucelle lorraine ! Il n'est pas ici de notre propos de commenter l'actualité politique intérieur de la France. Simplement de pointer les inepties que la nécessité d'exister médiatiquement peut amener quelques (ir)responsables gouvernementaux à faire.

Après les charges d'autant plus virulentes qu'elles étaient infondées d'une candidate à la magistrature suprême, voilà que ce bon docteur Kouchner, qui ne partage pas uniquement avec ce bon docteur Douste-Blazy une analogie médicale, loin de là, déclare qu'«il faut se préparer au pire». Interrogé dimanche au Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI pour savoir ce que cela signifiait, le chef de la diplomatie a répondu: «c'est la guerre». «On se prépare en essayant d'abord de mettre au point des plans qui sont l'apanage des états-majors, et ça ce n'est pas pour demain», a-t-il poursuivi. «Mais on se prépare en disant "nous n'accepterons pas que cette bombe (atomique iranienne) soit construite, suspendez l'enrichissement de l'uranium et on vous montre que nous sommes sérieux"» en proposant «que des sanctions plus efficaces soient éventuellement mises au point». «Nous devons négocier jusqu'au bout», a dit le ministre. Mais la possession de l'arme atomique par Téhéran serait un «vrai danger pour l'ensemble du monde», a dit Bernard Kouchner, même si «aucun signe ne nous permet de penser en dehors des préparations militaires» qu'un bombardement de l'Iran soit proche. «Je ne crois pas que nous en soyons là» mais il «normal qu'on fasse des plans», a-t-il dit, en ajoutant que l'armée n'était pas associée à quoi que ce soit ni à aucune manœuvre que ce soit.

Il n'est pas de la responsabilité d'un ministre des Affaires étrangères de parler des plans des états-majors. Premièrement parce qu'il n'en a pas une connaissance approfondie, puisque ce n'est pas son domaine de responsabilité. Ensuite parce que sa mission est de maintenir/créer les conditions de dialogue avec un Etat membre de la communauté internationale. Enfin, il ne convient de se prononcer sur un processus de négociation en cours, surtout avec une partie aussi difficile que l'Iran.

Ce n'est pas la première fois que ce promoteur de la diplomatie humanitaire, qu'il sait ne pouvoir réaliser qu'avec le concours des forces armées, fait une telle sortie. Dès son arrivée au Qaui d'Orsay, n'avait-il pas exiger des "corridors humanitaires" au Darfour. S'attirant dans la foulée un cinglant démenti de l'Etat-major des Armées tant l'opération était irréalisable. Cette fois, l'Iran n'est pas le Soudan.

L’agence officielle, l’Irna, a dénoncé l'extrémisme des dirigeants français qui crée «des obstacles», alors que «le dossier nucléaire s'approche d'un point d'équilibre grâce aux mesures prises par l'Iran et l'AIEA» et accuse Nicolas Sarkozy et son chef de la diplomatie d’être des «traducteurs de la volonté de la Maison Blanche, qui adoptent un ton encore plus dur, plus enflammé et plus illogique que celui de Etats-Unis». Un durcissement des positions françaises que l’Irna impute à la personnalité du président français. «Le nouveau locataire de l'Elysée veut aujourd'hui copier la Maison Blanche», écrit l’agence en ajoutant que «cet Européen s'est mis dans la peau des Américains et imite leurs hurlements».

Le nouveau président français avait martelé qu'il fallait en finir avec cette diplomatie de la compassion qui marqua trop longtemps la longue présidence Chirac. "Rome n'était plus dans Rome" avait-il estimé justement. Mais il n'est pas certain que l'invective soit un bon succédané diplomatique...

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